Monsieur Louis Bourassa est membre du conseil d’administration de l’Office depuis le mois de décembre 2005. Il seconde la présidente et agit comme substitut lorsque cette dernière se trouve dans l’impossibilité d’exercer ses fonctions. Il est aussi directeur du programme pour enfants amputés (LES VAINQUEURS) - Québec de l’Association des Amputés de guerre. Monsieur Bourassa est très impliqué dans sa communauté afin de changer les perceptions du grand public envers les personnes handicapées.
Dans le cadre de la Semaine québécoise des personnes handicapées, il a accepté de nous faire part de son point de vue sur l’importance de l’implication citoyenne.
Monsieur Bourassa, pour quelle raison avez-vous décidé de vous impliquer comme membre du conseil d’administration de l’Office?
J’ai décidé de m’impliquer au sein du conseil d’administration lorsque j’ai appris que l’Office souhaitait inviter des membres représentants de la collectivité des personnes handicapées à y participer. Je trouvais cette idée vraiment intéressante. J’ai donc fait des démarches pour présenter ma candidature et pour pouvoir m’impliquer non pas à titre de directeur du Programme LES VAINQUEURS de l’Association des Amputés de guerre, mais plutôt à titre personnel, comme personne ayant une incapacité. L’Office souhaite savoir si ce qu’il propose représente vraiment la réalité des personnes handicapées. Il veut savoir comment ça se traduit sur le terrain pour elles. Je suis vraiment heureux de pouvoir y contribuer depuis près de dix-sept ans déjà.
Pourquoi la contribution des personnes handicapées dans les organisations publiques telles que l’Office est pertinente, selon vous?
J’ai toujours pensé que pour faire avancer les choses, il nous faut travailler ensemble. Les diverses instances gouvernementales, le milieu associatif et les personnes handicapées doivent s’unir pour former une seule et même équipe. Il est plus que pertinent que les personnes handicapées apportent leur contribution dans les organismes publics afin que toutes et tous puissent profiter de leur regard sur le milieu dans lequel elles évoluent. Nous avons une responsabilité sociale en tant que personnes handicapées. Nous présentons une différence aux yeux des autres. Cette différence, il faut l’accepter et la porter fièrement puisque c’est cette dernière qui teinte la vision de ceux et celles avec qui l’on travaille. Pour que les perceptions changent, les personnes handicapées doivent absolument s’impliquer. Notre rôle d’influence est grand, mais on le sous-estime souvent.
Une des orientations de la politique À part entière vise à favoriser la participation des personnes handicapées à la prise de décisions individuelles ou collectives les concernant. Croyez-vous que les personnes handicapées sont suffisamment impliquées dans leur communauté? Quels sont les obstacles à cette participation?
Je crois que les personnes handicapées ne sont pas assez impliquées dans la communauté. Pensons par exemple aux conseils municipaux. Il y en a très peu qui y siègent. Pourtant, s’il y a un moment où les personnes handicapées peuvent faire changer les choses, c’est maintenant.
Le taux de chômage n’a jamais été aussi bas. Le télétravail n’a jamais été aussi répandu. L’ouverture d’esprit des organisations et des employeurs quant à l’embauche de personnes handicapées semble beaucoup plus forte qu’il y a quelques années. Les personnes handicapées doivent s’impliquer davantage pour faire changer les choses et elles le peuvent.
Cependant, certains obstacles à l’implication citoyenne des personnes handicapées demeurent. Le plus grand obstacle, c’est le transport. Les personnes handicapées doivent pouvoir aller du point A au point B au moment où elles le souhaitent, autant pour le travail que pour s’impliquer dans leur communauté. Le transport adapté demeure une grande lacune, surtout dans les régions. Si l’offre de transport accessible n’est pas là, ça place malheureusement les personnes handicapées dans une catégorie à part.
Il existe aussi cette difficulté, pour les organisations, à trouver facilement les informations nécessaires pour pouvoir apporter les mesures d’accommodement pour bien accueillir une personne handicapée. Il faudrait que ce soit plus simple pour que les organisations n’aient pas à effectuer un grand travail de recherche. Si cet accès à l’information est simplifié, l’accès aux mêmes organisations pour les personnes handicapées en sera aussi facilité.
Cette année, le thème de la Semaine québécoise des personnes handicapées est « Contribuer à 100 % ». Selon vous, comment l’implication citoyenne des personnes handicapées peut-elle permettre d’atteindre cet objectif?
Je crois sincèrement que l’implication citoyenne des personnes handicapées leur permet de contribuer à 100 % de leurs capacités. Il s’agit d’une belle façon de s’épanouir. Pour les plus jeunes, je trouve également que ça leur permet de développer leur autonomie ainsi que de nouveaux talents, puisque ça leur offre une occasion de se mêler à d’autres personnes sans incapacité.
L’implication citoyenne des personnes handicapées est très importante, surtout si elle arrive de façon positive et naturelle, sans être forcée. Chez les Amputés de guerre, il n’est pas rare de voir qu’un jeune qui est passé par un cheminement difficile décide d’aider d’autres jeunes qui commencent leur processus. Ce sont nos meilleurs ambassadeurs et c’est très valorisant.
Pour terminer, quel message aimeriez-vous transmettre aux organisations afin de les encourager à faire appel aux personnes handicapées dans l’élaboration et la mise en œuvre de projets de société?
Les personnes handicapées doivent prendre leur place dans toutes les sphères de la société. Elles n’ont pas à cacher leur handicap. Ça colore leur personnalité! Les organisations doivent leur faire de la place pour qu’elles puissent faire partie de la grande équipe qui fera bouger les choses. Les organisations ont besoin du regard des personnes handicapées pour comprendre comment ça se passe dans leur réalité.
Mon plus grand souhait serait que les organismes, les regroupements d’employeurs et les personnes handicapées prennent l’engagement de travailler main dans la main. Plusieurs personnes handicapées peuvent maintenant intégrer les classes ordinaires. C’est merveilleux! Mais il faut que ça se poursuive aussi au-delà du cheminement scolaire. Il faut permettre aux organisations de voir que l’intégration d’une personne handicapée dans leur milieu, c’est souvent moins complexe que ce qu’elles croyaient au départ.
L’Association des Amputés de guerre vous invite à la prudence cet été afin d’éviter les accidents. Visitez le site Web Les Amputés de guerre pour connaître les activités de sensibilisation qui permettent aux enfants d’être plus conscients des dangers que peuvent comporter les endroits où ils s’amusent.
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