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Office des personnes handicapées du Québec

Express-O, Volume 18 - numéro 3 - Spécial SQPH 2024

Vous y trouverez les articles suivants :

MOT DU DIRECTEUR GÉNÉRAL

Une semaine axée sur le partage et l’ouverture

Monsieur Daniel Jean.
Le directeur général Monsieur Daniel Jean

Dans une société qui semble en apparence de plus en plus polarisée, il importe d’ouvrir le dialogue et de s’exposer à autrui. Le contact avec des idées et des réalités différentes des nôtres ne peut que favoriser l’ouverture d’esprit, la tolérance et la bienveillance.

C’est sur cette prémisse que se fonde le thème de la 28e édition de la Semaine québécoise des personnes handicapées (Semaine), qui débute ce 1er juin. Ouvrir le dialogue, c’est ouvrir les portes à de nouvelles réalités de vie, enrichir nos perspectives et favoriser une compréhension mutuelle. L’idée même de contribuer pleinement à la vie en société nécessite un tel dialogue entre les différents individus qui la forment.

Par le thème « Ouvrons le dialogue », nous souhaitons inviter la population québécoise à entreprendre la discussion, non seulement avec les personnes handicapées, mais avec autrui et, surtout, avec elles-mêmes, afin de faire face à leurs propres préjugés, à leur indifférence ou à leur méconnaissance.

Dans cette édition spéciale d’Express-O, nous ouvrons ainsi le dialogue avec différentes personnes handicapées qui nous font part de leur réalité et de leurs perspectives.

Bonne Semaine!

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ACTUALITÉS

Ouvrons le dialogue avec Rosalie et Luca

Les coulisses du tournage de la rencontre entre Rosalie et Luca dans un café

Dans le cadre de la 28e édition de la Semaine québécoise des personnes handicapées, la porte-parole Rosalie Taillefer-Simard et l’ambassadeur Luca « Lazylegz » Patuelli se sont rencontrés dans un café pour discuter des défis de leur handicap à travers leur rôle parental, leur enfance, leur parcours scolaire et professionnel. Ils en ont aussi profité pour parler de l’importance de s’impliquer dans la société pour ouvrir le dialogue. Nous avons eu le plaisir de capter ce moment pour le partager avec vous.

Nous vous présentons ici un aperçu de leur conversation. Chacun à leur tour, ils nous racontent que leur entourage leur a permis d’avoir plus confiance en eux et en leurs capacités.

Luca : […] si on retourne dans notre enfance, qu’est-ce qui t’a amené où tu es aujourd’hui? Dans le sens, est-ce que tu étais toujours confiante comme tu es aujourd’hui ou est-ce que tu avais des moments d’insécurité?

Rosalie : « C’est sûr à un moment donné à l’école, je dirais, oui. Au secondaire, j’étais avec un groupe d’amies. On était à la pause du dîner. Puis, elles étaient plus loin. Mais moi, j’ai un super pouvoir parce que je lis sur les lèvres. Je lisais sur les lèvres de ce qu’elles disaient, mais elles parlaient dans mon dos. Ça m’a fait quelque chose, j’ai eu de la peine. Quand je suis arrivée chez moi, j’ai demandé à mes parents : qu’est-ce que je fais demain? Moi, ça ne me tente pas de retourner avec ce groupe-là. Finalement, je ne leur ai même pas parlé le lendemain et j’ai changé complètement de groupe d’amies. Et là, j’ai adoré mon secondaire! Puis, je pense que quand on fait des choix dans la vie, il faut bien s’entourer de bonnes personnes. Et toi, as-tu eu des moments plus difficiles dans ton enfance ou au secondaire? »

Luca : « Je veux toucher le point de l’entourage parce que c’est quelque chose de très important. Si je retourne dans mon enfance, il y avait des journées qui étaient plus difficiles que d’autres. Dans le sens que j’étais toujours un peu comme un enfant qui était confiant et joyeux. Peu importe ce que mes amis faisaient, j’ai toujours voulu le faire et participer avec eux. J’étais chanceux parce qu’on était dans un quartier où j’avais mes meilleurs amis proches de moi. Les maisons étaient toujours ouvertes. Après l’école, on était toujours dans une des maisons. Alors, j’ai eu un entourage fort qui m’a donné cette confiance. Par contre, quand j’étais à l’école secondaire où c’est le temps d’avoir une copine ou un partenaire quelque chose comme ça, là, tous mes amis commençaient à sortir avec des filles et moi, je n’avais pas une fille avec moi. Je pensais que c’était à cause de mon handicap qui m’arrêtait. Alors, j’avais des moments difficiles. […] Quand j’ai découvert la danse, la danse m’a donné la confiance d’utiliser ma différence comme ma force. […] Je dirais, en parlant de l’entourage, les amis que j’avais, je dansais avec eux aussi. Alors c’était un peu comme une chose que l’on faisait ensemble en groupe et tout ça. Ça, c’est quelque chose qui m’a aidé à m’amener où je suis aujourd’hui. »

Rosalie et Luca nous montrent avec force et authenticité que la confiance en soi et la résilience naissent souvent du soutien indéfectible de notre entourage. Leur parcours nous rappelle l'importance de choisir des relations positives et de cultiver des espaces où chacun peut s'épanouir malgré les défis. En partageant leurs histoires, ils ouvrent un dialogue essentiel sur l'acceptation, la différence et l'engagement dans la communauté. Continuons à nous inspirer de leur détermination et à bâtir ensemble une société plus inclusive, où chaque voix, chaque talent et chaque différence sont reconnus.

Rejoignez la conversation et découvrez-en plus sur leurs témoignages en visionnant la vidéo iciCe contenu Web externe, qui s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre, peut comporter des obstacles à l'accessibilité puisqu'il est hébergé dans un autre site Web..

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Ouvrons le dialogue avec Kim Auclair

Kim Auclair.

L’Office a lancé, au mois de mars dernier, un balado sur l’entrepreneuriat, intitulé Capable, entreprendre sans limites. Ce balado, animé par Kim Auclair, nous a permis d’aller à la rencontre d’entrepreneuses et d’entrepreneurs handicapés afin d’engager la discussion avec eux et de mieux comprendre leur réalité et les défis qu’ils vivent au quotidien.

En cette Semaine québécoise des personnes handicapées (la Semaine), dont le thème est « Ouvrons le dialogue », nous avons voulu nous entretenir avec Kim afin d’en savoir davantage sur l’importance de ce thème par rapport au mandat qu’elle a reçu pour ce balado.

Qui est Kim Auclair?

Kim Auclair est consultante en communication Web et conférencière. Depuis plus de 20 ans, elle explore les différentes facettes du domaine des médias. Elle aide aujourd’hui les travailleuses et travailleurs autonomes et propriétaires de petites entreprises à se faire connaître et gagner en notoriété grâce aux relations de presse. Née avec une surdité sévère à profonde et porteuse d’un implant cochléaire depuis le 17 septembre 2019, elle aime également créer des outils de sensibilisation à la surdité en collaboration avec différents organismes.

L’importance d’avoir des modèles

Pourquoi engager la discussion avec des personnes handicapées et les mettre de l’avant sur la scène publique? Kim nous mentionne que montrer différents modèles de personnes handicapées et mettre en valeur leurs capacités peut faire en sorte que celles-ci se sentent plus intégrées dans la société. Elles pourront ainsi contribuer à 100 % de leurs capacités. Il est également important de montrer des exemples pour les jeunes handicapés.

« Il faut montrer différents modèles. Imaginez un jeune qui grandit dans une famille normale. Qui se sent différent et qui a de la difficulté à s’intégrer dans la société parce qu’il a eu de mauvaises expériences dans le passé et qu’on a encore des préjugés face à ses compétences. Il n’a pas de modèle. Ne sait pas que c’est possible d’entreprendre à sa façon. De créer un projet à son image. C’est pour ce type de personne que le balado Capable, entreprendre sans limites devient intéressant. En montrant des profils diversifiés, ça lui donne une tape dans le dos pour réaliser les projets qui lui tiennent à coeur. Les propos des personnes handicapées permettent aussi de sensibiliser le grand public à leurs réalités. De briser certains préjugés qu’ils peuvent avoir lorsque ces derniers les approchent pour demander de l’aide. »

Kim Auclair

Idées préconçues : des obstacles pour les personnes handicapées?

Les idées préconçues que nous avons lorsque nous rencontrons des individus sont parfois erronées. Ces idées peuvent représenter des obstacles pour une personne handicapée et pour une entrepreneuse ou un entrepreneur handicapé.

Kim mentionne que ces idées peuvent entraîner plusieurs répercussions.
Par exemple :

  • les démotiver à s’accomplir sur le plan personnel et professionnel;
  • nuire à leur confiance en soi;
  • les empêcher de demander de l’aide par peur d’avoir d’autres préjugés;
  • les mener à l’épuisement, à force d’avoir toujours l’impression de devoir en faire plus et de se battre pour prouver qu’elles sont capables.

À ce propos, Kim nous raconte qu’au cours de sa vie personnelle et professionnelle, elle a déjà été confrontée à des personnes avec des idées préconçues sur son incapacité :

« Ça m’est souvent arrivé. C’est ce qui m’a poussé à me lancer en affaires en utilisant le Web comme principal outil de communication. C’est comme si c’était ma façon de contrer ces idées préconçues que l’on pouvait avoir par rapport à mes compétences en communication. Personne ne m’a donné la chance que je me suis moi-même créée. »

Être considéré à sa juste valeur

Cette année, la Semaine a pour thème « Ouvrons le dialogue. » Cette thématique met de l’avant l’importance d’ouvrir le dialogue avec les personnes handicapées et de ne pas se buter aux idées préconçues ou aux malaises situationnels.

Le dialogue peut amplifier le pouvoir d’action des personnes handicapées. Pour Kim, il importe de faire en sorte qu’on les considère comme des personnes normales. Il est surtout nécessaire, selon elle, de « donner plus d’opportunités aux personnes handicapées. » Ce type d’actions, combinées à d’autres, leur permet de contribuer à 100 % de leurs capacités.

Kim voit la discussion comme un premier pas pour aller vers les autres afin de permettre de « normaliser le mot handicap. » Elle pense que personne ne devrait voir ce mot comme une limitation parce qu’« en ouvrant le dialogue, on réduit la négativité qu’il apporte. » De plus, lorsque vous rencontrez une personne handicapée, il est nécessaire de rester soi-même. Pour discuter, il suffit de passer du temps avec cette personne et de ne pas hésiter à lui demander de quelle façon il est préférable de s’adresser à elle.

« Je peux moi-même en témoigner. J’avais certains préjugés par rapport à des personnes qui ont des handicaps différents que les miens. J’ai beaucoup appris dans les dernières années. Ces personnes sont riches et ont beaucoup à offrir. Ouvrir le dialogue avec elles est la meilleure façon de les voir à leur juste valeur. »

Des discussions qui font cheminer

Nous avons invité Kim à nous parler de son rôle en tant qu’animatrice pour le balado Capable, entreprendre sans limites. Elle nous explique que son expérience lui a permis non seulement de cheminer sur le plan personnel, mais aussi de faire des constats intéressants avec ces nouvelles rencontres. Voici quelques-uns de ses constats :

Les défis entrepreneuriaux des personnes handicapées

« Ce sont les mêmes que les personnes “normales”. Là où c’est différent, ce sont les préjugés. Le fait que les personnes handicapées reçoivent plusieurs préjugés quant à leur capacité à accomplir certaines tâches peut parfois les décourager plus rapidement. Ou encore, les inviter à redoubler leurs efforts pour montrer qu’elles sont capables d’entreprendre. Et parfois, ça peut être long de trouver les bonnes personnes qui vont croire en leur projet. Qui va les supporter? »

L’importance d’accepter son handicap

« Il est important d’accepter sa différence avant de cheminer plus loin. Je trouve intéressant de constater que certains ont réussi à développer leur confiance plus tôt dans leur parcours et que d’autres, comme moi, ont mis du temps à y parvenir. Je suis très fière de ce que j’ai accompli jusqu’à aujourd’hui, mais j’admets que le manque de confiance qui est lié à la non-acceptation de ma surdité m’a ralentie à plusieurs moments dans ma carrière. »

Le mot handicap 

« La définition du mot handicap est similaire pour toutes les personnes que j’ai rencontrées. Il s’agit d’un mot et non d’une étiquette. Mais qu’en est-il de la perception de ce mot par le grand public? Il reste encore du travail à faire pour le normaliser. Et ça s’applique aussi pour celles et ceux qui ont un handicap invisible et qui n’arrivent pas à s’accrocher au mot handicap, qui est souvent perçu négativement. L’accepter est la meilleure façon de se libérer et de mieux s’accomplir. Normaliser le mot permettra également aux acteurs économiques d’être sensibilisés et de voir autrement ces personnes lorsqu’elles prennent leur courage à deux mains pour leur demander de l’aide. »

Le sens que l’on donne à son travail

« Les personnes handicapées sont très engagées. Elles ont beaucoup à offrir. En créant une entreprise à leur image, elles font indirectement de la sensibilisation dans leur milieu. Je crois même qu’elles sont les meilleures personnes pour réinventer leur secteur d’activité. »

La gestion de l’énergie

« Tout le monde doit apprendre à gérer son énergie. Mais pour les personnes handicapées, c’est encore plus important pour qu’elles puissent se sentir incluses, valorisées et appréciées à leur juste valeur. Elles doivent d’abord créer leur propre façon de fonctionner pour contourner leurs défis au quotidien, mais aussi être capables d’expliquer comment elles préfèrent qu’on travaille avec elles. De nommer clairement leurs besoins. C’est encore délicat comme sujet, je trouve. Plusieurs personnes ont de la difficulté à s’adapter. Et on a encore tendance à oublier les demandes de celles et ceux qui ont un handicap invisible. »

L’importance de demander de l’aide

« Il est important de bien s’entourer. La plupart des invités du balado m’ont confié qu’ils ont réussi à bien s’entourer très rapidement. Moi, c’est quelque chose que j’ai fait plus tard dans mon parcours. Je voulais en faire le plus possible par moi-même. Je n’aime pas me vendre. En faire le plus par soi-même avant de déléguer était ma façon de montrer que j’étais capable. Mais cela m’a amené à un épuisement. Maintenant, je n’ai pas le choix de bien m’entourer pour avancer. »

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L’importance d’individus significatifs dans la vie des personnes handicapées

Du 1er au 7 juin. Semaine québécoise des personnes handicapées.  Du 1er au 7 juin. Semaine québécoise des personnes handicapées.  Ouvrons le dialogue.  Logos et signature gouvernementale : Votre gouvernement, Hydro-Québec et gouvernement du Québec.

Sous le thème « Ouvrons le dialogue », la 28e édition de la Semaine québécoise des personnes handicapéesCe contenu Web externe, qui s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre, peut comporter des obstacles à l'accessibilité puisqu'il est hébergé dans un autre site Web. (Semaine) vise à montrer que des idées préconçues peuvent nous empêcher de passer à l’action à l’égard des personnes handicapées et d’ouvrir le dialogue avec elles.

C’est dans cette perspective que nous avons rencontré quatre personnes handicapées. Celles-ci nous parlent de leur parcours, et plus précisément de personnes significatives dans leur entourage. Elles nous expliquent comment le fait d'ouvrir le dialogue avec elles a mené à de belles relations.

Nous avons discuté avec Isabelle Giard, Catheryne Houde, Mathieu Caron et Pierre-Yves Lévesque. Isabelle est née avec la Spina bifida, une déformation de la colonne vertébrale. Elle se déplace en fauteuil roulant. Catheryne, quant à elle, est devenue non voyante à l’âge de huit mois. Mathieu a un trouble du spectre de l’autisme et a le syndrome de Gilles de la Tourette. Enfin, Pierre-Yves est né avec une paralysie cérébrale et a un problème d’élocution. Tous les quatre nous parlent d’une ou de personnes significatives dans leur vie.

Pour Isabelle, il s’agit de son conjoint Jean-Charles qu’elle a rencontré il y a 12 ans. Lui marche, il n’a pas d’incapacité. Ils ont discuté virtuellement pendant plusieurs semaines avant de se rencontrer. Elle lui a tout de suite parlé de son incapacité, face à laquelle il était très à l’aise. La rencontre en personne s’est donc très bien déroulée et la communication entre eux s’est faite naturellement. Jean-Charles avait des interrogations sur l’incapacité d’Isabelle : ce qu’il pouvait faire pour l’aider, comment il pouvait s’ajuster et répondre à ses besoins. Au fur et à mesure, il a appris à vivre avec. Jean-Charles laisse de l’autonomie à Isabelle au quotidien, mais en même temps, il est là pour elle s’il y a quelque chose ou si elle a besoin d’un petit coup de main. Les deux cheminent donc ensemble main dans la main. C’est un véritable travail d’équipe, selon Isabelle. « Les personnes sans incapacité craignent parfois la différence », déclare-t-elle. « Mais elles ne devraient pas hésiter à inclure les personnes avec une incapacité dans leur entourage. En effet, il est essentiel de briser la glace, de parler et de poser des questions. Les personnes sans incapacité peuvent aborder les personnes handicapées en leur parlant de points communs. »

Catheryne nous parle de son amitié de longue date avec Amélie,[1] qu’elle a rencontrée sur les bancs de l’université, à la faculté de droit. Au départ, Amélie était trop gênée pour l’aborder. Elle n’osait pas aller lui parler et ne savait pas trop comment s’y prendre. Puis, de fil en aiguille, elle a franchi le cap. Amélie avait des questions pour Catheryne à propos de son incapacité. Cette dernière s’est avérée ravie qu’elle fasse le premier pas. Amélie est devenue une alliée importante dans les études universitaires de Catheryne. Elle l’a aidée à prendre des notes dans certains cours, à se déplacer dans des endroits à l’université. Amélie a accompagné Catheryne tout au long de ses études de droit. Depuis lors, elles ne se sont plus quittées et elles continuent de se voir. Le conseil de Catherine envers les personnes sans incapacité : « Osez. On a tout à gagner à approcher des gens différents. Ça enrichit les perspectives et ça peut mener à des rencontres importantes qui vont nous suivre pendant plusieurs années. On a plus à perdre à ne pas oser qu’à oser. » Récemment, Catheryne a reçu un prix de la faculté de droit et Amélie l’a accompagnée pour la remise. Elle en a profité pour lui rendre hommage lors de l’événement.

Mathieu évoque ses parents qui l’ont toujours soutenu dans son cheminement. Sa mère, qu’il décrit comme un cœur sur deux pattes. Son père, qui a toujours voulu son bien. Lorsque Mathieu a souhaité débuter son projet d’entrevues atypiques il y a deux ans, son père était très réticent au départ. Il craignait qu'on se moque de lui et qu'on en profite. Mais il a fini par l’encourager à persévérer dans son initiative. Sa mère lui a prodigué de judicieux conseils. Mathieu n’a pas eu une enfance facile. Ses parents ont couru un peu partout pour obtenir un diagnostic lorsqu’il était jeune. En troisième année, la professeure de Mathieu ne l’appréciait pas. Alors, sa mère le réconfortait après des journées difficiles. Elle a été d’un support incroyable. Mathieu conseille aux personnes sans incapacité de ne pas hésiter à ouvrir le dialogue. Il les encourage à sortir de leur zone de confort. « Notre instinct primitif fait qu’on a peur de la différence. Mais, quel que soit le handicap, on est tous des êtres humains », conclut-il.

Pierre-Yves Lévesque

Pierre-Yves confie que dans son cheminement, plusieurs personnes ont joué un rôle important, comme des professionnels qui l’ont encouragé à poursuivre son travail pour l’amélioration de la situation des personnes handicapées. L’une d’elles en particulier lui vient en tête : il s’agit d’un employé du Conseil régional des services de santé et des services sociaux qu’il avait connu auparavant à Centraide Montréal. Le courant est tout de suite passé puisque cette personne connaissait déjà Pierre-Yves. De plus, elle prenait la peine de le faire répéter lorsqu’elle ne le comprenait pas à cause de son problème d’élocution. Grâce à ses conseils, Pierre-Yves a reçu sa première subvention pour fonder son organisme de promotion et de défense des droits des personnes handicapées. On devrait aborder une personne handicapée comme on le ferait avec n’importe quelle personne sans limitation, selon Pierre-Yves. Il conseille cependant de porter une attention particulière si la personne a des problèmes d’élocution ou une déficience intellectuelle.

Ces témoignages montrent que l’ouverture du dialogue entre les personnes sans incapacité et celles avec incapacité peut mener à des relations enrichissantes et significatives. Il ne faut donc pas hésiter à briser la glace parce que tout le monde y gagne.

[1]  Prénom fictif

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Mise à jour : 29 mai 2024

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