Les trottoirs sont des éléments importants de la chaîne de déplacements, surtout en milieu urbain. Selon la Loi sur les compétences municipales, toute construction ou réfection d’un trottoir doit être faite de manière à en faciliter l’accès aux personnes handicapées. La présence de trottoirs bien conçus et bien entretenus, idéalement des deux côtés de la rue, permet d’ailleurs à l’ensemble des piétons, incluant ceux qui ont des incapacités, de réaliser leurs déplacements de façon autonome et sécuritaire. De plus, la présence de mobilier urbain, d’arrêts de transport en commun ou la tenue de travaux sur ou à proximité des trottoirs peut affecter la mobilité et la sécurité des piétons si certaines précautions ne sont pas prises.
Cette section vise à soutenir l’aménagement de trottoirs sans obstacles. Elle contient des références de même que des éléments plus précis à prendre en considération lors de la construction ou de la réfection de trottoirs afin que les interventions réalisées contribuent à en faciliter l’accès aux personnes handicapées.
À propos de l'importance des trottoirs
Selon des données américaines, les accidents impliquant des piétons sont deux fois plus probables dans les secteurs sans trottoirs, tandis que la présence de refuges pour piétons et le réaménagement des carrefours et des trottoirs réduisent de 28 % les risques encourus par les piétons.[10]
Dans cette perspective, tout projet de construction ou de réfection de rue en milieu urbanisé devrait comprendre l’aménagement de trottoirs des deux côtés de la rue. Étant donné l’existence de certaines contraintes (financières, techniques ou autres), la construction de trottoirs des deux côtés de la rue doit être déterminée en fonction du type rue, de l’utilisation anticipée ou des besoins identifiés des utilisateurs potentiels. Si l’implantation de trottoirs de chaque côté de la rue n’est pas possible, des mesures d’accommodement, comme des passages pour piétons plus fréquents, pourront être prévues. En période hivernale, des trottoirs bien entretenus et déneigés rapidement sont essentiels pour permettre la mobilité des piétons.
Enfin, en l’absence de trottoir, les piétons, incluant les personnes qui utilisent une aide à mobilité motorisée, peuvent être amenés à circuler sur l’accotement, si celui-ci est sécuritaire. Différentes mesures peuvent être mises en place pour assurer la sécurité des piétons lorsqu’ils circulent sur les accotements. Consultez la rubrique Accotement pour plus d’information à ce sujet.
La construction ou la réfection d’un trottoir sur un territoire donné devrait toujours être précédée d’une analyse permettant d’évaluer les impacts potentiels de chacune de ses caractéristiques sur le parcours des piétons handicapés. De plus, différents éléments doivent être pris en considération pour favoriser l’aménagement de trottoirs sans obstacles.
À propos du corridor libre d’obstacles pour la circulation des piétons
Les trottoirs devraient toujours être aménagés de façon à maintenir un corridor rectiligne libre d’obstacles. La largeur de ce corridor peut varier, mais elle doit être suffisante pour permettre aux piétons de circuler et de se croiser de façon confortable et sécuritaire. Pour plus d’information sur l’espace utilisé par les différents types d’utilisateurs en fonction de leurs incapacités, consultez les données anthropométriques présentées dans la section 1. Le mobilier urbain, les arrêts de transport en commun et tout autre équipement ou dispositif devraient être installés à l’extérieur de ce corridor. Enfin, un dégagement vertical suffisant doit être prévu pour éviter que les piétons se heurtent aux différents objets qui pourraient être installés en saillie.
Références générales concernant les caractéristiques des trottoirs :
Les abaissements de trottoirs, parfois appelés bateaux-pavés, sont des plans inclinés relativement courts, aménagés en bordure des trottoirs afin d’éliminer l’écart entre ceux-ci et la chaussée. Lorsqu’ils sont aménagés correctement, ils permettent un accès aux trottoirs pour les personnes handicapées ou à mobilité réduite, incluant celles qui utilisent une aide à la mobilité, motorisée ou non.
Des abaissements de trottoirs devraient être aménagés aux passages pour piétons, aux intersections, aux débarcadères et à proximité des places de stationnement réservées aux personnes handicapées. Aux intersections, les abaissements de trottoirs devraient être aménagés dans le prolongement du corridor libre prévu pour la circulation des piétons. Ceux-ci devraient également être perpendiculaires et alignés avec les passages pour piétons afin de faciliter le cheminement de ceux ayant une incapacité visuelle.
Autres éléments à considérer en lien avec les abaissements de trottoirs :
Une couleur distincte et une texture antidérapante faciliteront la détection des abaissements de trottoirs pour les personnes ayant des incapacités visuelles, mais aussi pour tous les autres piétons.
La largeur des abaissements peut varier, mais elle doit être suffisante pour permettre le passage des aides à la mobilité, des poussettes ou des autres personnes à mobilité réduite. Un palier plat suffisamment large doit être conservé en haut des abaissements de trottoirs pour faciliter la circulation des piétons qui poursuivent leur parcours. Pour un accès universel, la dénivellation entre la partie inférieure de l’abaissement de trottoirs et la chaussée doit être réduite au minimum sans pour autant être nulle. Une dénivellation trop élevée empêchera les personnes en fauteuil roulant de circuler, tandis que l’absence d’une démarcation empêchera la détection à la canne blanche.
Les abaissements de trottoirs devraient être accessibles en tout temps. Ainsi, le stationnement des véhicules à proximité de ceux-ci ne devrait pas être toléré. Une attention particulière est à apporter à l’entretien des abaissements de trottoirs en période hivernale pour assurer leur pleine efficacité.
Référence spécifique concernant les abaissements de trottoirs :
Les bordures de trottoirs sont des murets adjacents aux voies de circulation ou aux accotements. Elles servent, d’une part, à canaliser les eaux de ruissellement et, d’autre part, à délimiter la bordure du revêtement ou du trottoir.
L’ajout d’une bordure surélevée est recommandé sur un trottoir lorsqu’une forte dénivellation ne peut être évitée entre celui-ci et la chaussée. Ceci réduit le risque de chute, notamment pour les piétons qui circulent avec une aide à la mobilité, et facilite la détection à la canne blanche pour les personnes ayant une incapacité visuelle. Aux intersections et aux passages pour piétons, la bordure doit être enlevée au profit d’un abaissement de trottoir.
Autres éléments à considérer en lien avec les bordures de trottoirs :
Références spécifiques concernant les bordures de trottoirs :
Le dévers transversal fait habituellement référence à la mesure de l’inclinaison d’une voie de circulation. Appliquée aux trottoirs, il s’agit d’une légère pente aménagée perpendiculairement au sens de la circulation des piétons afin, notamment, de favoriser l’écoulement des eaux de ruissellement. En hiver, le dévers transversal contribue également à réduire la surface gelée sur les trottoirs.
Les personnes qui utilisent un fauteuil roulant doivent faire des efforts supplémentaires afin de maintenir leur trajectoire lorsqu’elles circulent sur un dévers transversal. Il est donc préférable de maintenir un palier plat, suffisamment large, au-dessus du trottoir pour faciliter la circulation des piétons handicapés.
Autres éléments à considérer en lien avec le dévers transversal :
Le drainage des trottoirs fait référence à l’ensemble des moyens utilisés afin d’évacuer ou de canaliser les eaux de ruissellement. Un système efficient de drainage évitera des trottoirs glacés ou inondés, facilitant ainsi les déplacements de l’ensemble des piétons, dont les personnes handicapées.
Référence spécifique concernant le drainage des trottoirs :
Autres éléments à considérer en lien avec le drainage des trottoirs :
La hauteur du trottoir est l’écart entre la surface du trottoir et la surface de la chaussée. Plus la hauteur du trottoir sera élevée, plus il y aura de risques de chute pour les piétons qui y circulent, notamment pour les personnes handicapées. À l’inverse, un trottoir plus bas facilitera la transition entre la chaussée et le trottoir. Cependant, l’absence d’une démarcation entre le trottoir et la chaussée empêchera la détection à la canne blanche par les personnes ayant des incapacités visuelles.
Autres éléments à considérer en lien avec la hauteur des trottoirs :
Les trottoirs en béton, en pavés ou en dalles de pierre sont généralement munis de joints à des intervalles plus ou moins réguliers. Les joints de trottoirs constituent des obstacles pour les personnes qui se déplacent en fauteuil roulant. Le nombre de joints décoratifs, non essentiels à la durabilité du trottoir, devrait être réduit au minimum. Selon les types de joints, leur largeur et leur profondeur doivent également être réduites au minimum.
Autre élément à considérer en lien avec les joints de trottoirs :
La largeur du trottoir détermine l’espace disponible pour la circulation des piétons. Elle peut varier en fonction de différents facteurs, notamment de l’espace disponible pour l’aménagement du trottoir. Plus le trottoir sera large, plus il sera facile pour les piétons d’y circuler de façon confortable. Il est important de tenir compte des données anthropométriques des différents types de piétons, de l’achalandage anticipé et des caractéristiques physiques du site au moment de déterminer la largeur d’un trottoir.
De larges trottoirs dans les rues en pente permettront un louvoiement, réduisant ainsi l’effort nécessaire aux piétons lors de la montée. Cependant, en présence de larges trottoirs, il est recommandé d’intégrer différents éléments qui permettront aux personnes ayant une incapacité visuelle de s’orienter et de demeurer dans le corridor libre d’obstacles pour la circulation des piétons.
Autres éléments à considérer en lien avec la largeur des trottoirs :
La pente longitudinale est l’inclinaison, généralement exprimée en pourcentage, du trottoir dans le sens de la circulation des piétons. Lorsque possible, il est recommandé de favoriser de faibles pentes longitudinales pour éviter des efforts inutiles aux personnes handicapées ou à mobilité réduite et pour réduire les risques de chute, particulièrement en période hivernale. Si la topographie ne permet pas d’éviter des pentes trop abruptes, le degré de la pente devrait être indiqué pour informer les piétons avant qu’ils ne s’y engagent.
L’installation d’une main courante sur les trottoirs en pente facilite la progression des piétons, particulièrement des personnes aînées ou de celles ayant une incapacité motrice. L’emplacement de cette main courante devra être choisi de sorte qu’elle ne crée pas d’obstacles aux activités d’entretien et qu’elle n’obstrue pas le parcours des personnes qui utilisent une aide à la mobilité.
Lorsqu’une pente longitudinale trop abrupte ne peut être évitée, une bonne pratique consiste à installer des paliers de repos à intervalles plus ou moins réguliers. Ces derniers peuvent être aménagés avec des bancs ou d’autres mobiliers urbains pour permettre aux piétons de se reposer avant de poursuivre leur chemin.
Autres éléments à considérer en lien avec les pentes longitudinales :
Différents matériaux peuvent être choisis comme revêtement lors de la construction ou de la réfection d’un trottoir. Autant que possible, il est préférable de favoriser une surface uniforme, continue et antidérapante, même lorsqu’elle est mouillée. Le revêtement choisi ne doit pas être trop brillant ou réfléchissant afin de limiter les effets d’éblouissement.
Autres éléments à considérer en lien avec le revêtement des trottoirs :
Un trottoir est requis sur un pont seulement lorsqu’il en existe un sur la route menant à celui-ci. Le trottoir aménagé sur un pont doit être séparé de la chaussée par un dispositif de retenue. Pour assurer un parcours sans obstacles aux piétons, les trottoirs sur les ponts doivent être aménagés en prenant en considération les mêmes éléments que les trottoirs qui bordent la chaussée.
Référence spécifique concernant les trottoirs sur les ponts :
Les autorités organisatrices de transports (AOT) doivent s’assurer que leurs équipements installés sur les trottoirs publics, comme les arrêts de transport en commun et les abribus, favorisent les déplacements de la population sans devenir des obstacles pour les personnes handicapées. Les AOT, les municipalités et les municipalités régionales de comté (MRC) peuvent œuvrer ensemble afin d’assurer l’accessibilité de l’ensemble de la chaîne de déplacements.
Références générales concernant les arrêts de transport en commun :
Les abribus protègent les usagers du transport en commun des intempéries et leur confèrent un sentiment de sécurité. L’installation d’abribus au plus grand nombre possible d’arrêts est recommandée. Des parois vitrées transparentes sont à privilégier pour ne pas réduire la visibilité des usagers ou des piétons. La présence d’une bande de couleur contrastante, idéalement jaune ou orangée, sur toutes les parois de même que sur le pourtour de la porte facilitera le repérage de l’arrêt par les personnes ayant une incapacité visuelle.
La base des parois doit être détectable par une personne qui utilise une canne blanche. La largeur de l’entrée doit être suffisante pour permettre aux utilisateurs d’aides à la mobilité d’entrer aisément. L’écart vertical entre le trottoir et la surface de l’abribus doit, quant à lui, être réduit au minimum. L’emplacement de l’entrée devrait être choisi dans la perspective de donner un accès le plus direct possible à l’espace d’embarquement, tout en tenant compte d’autres facteurs comme les aménagements situés à proximité ou le sens des vents dominants. L’abribus doit être suffisamment grand pour permettre aux personnes qui utilisent des aides à la mobilité de manœuvrer. La présence d’un banc est également un incontournable.
Autres éléments à considérer en lien avec les abribus :
Référence spécifique concernant les abribus :
L’emplacement des arrêts peut avoir un impact sur leur accessibilité. Des arrêts situés en amont des intersections sont généralement à privilégier. Toutefois, pour minimiser les distances de déplacements, les arrêts devraient être situés autant que possible relativement près d’intersections munies de passages pour piétons et de feux de circulation, incluant des feux piétons et des signaux sonores lorsque les besoins le justifient. L’éclairage est un autre facteur qui devrait être pris en considération au moment de déterminer l’emplacement d’un arrêt. Un endroit bien éclairé améliorera le sentiment de sécurité des usagers du transport en commun et facilitera le déplacement des personnes handicapées. La présence de trottoirs accessibles à proximité des arrêts est également à privilégier afin d’assurer l’accessibilité de l’ensemble de la chaîne de déplacements. Enfin, l’installation d’arrêts sur des rues à forte pente est déconseillée. Si cela ne peut toutefois pas être évité, un palier plat devrait être aménagé à proximité de l’arrêt pour faciliter l’embarquement et le débarquement des usagers.
Autres éléments à considérer en lien avec l’emplacement des arrêts :
Aux arrêts d’autobus, un espace libre suffisant doit être aménagé afin de permettre le déploiement de la rampe d’autobus et les manœuvres nécessaires à l’embarquement et au débarquement des usagers en fauteuil roulant. L’aménagement d’un espace dédié à l’embarquement et au débarquement est particulièrement important aux arrêts situés à proximité de voies cyclables. Les risques de collisions entre les piétons et les cyclistes y sont en effet multipliés, surtout pour les personnes ayant une incapacité visuelle.
Autres éléments à considérer en lien avec l’espace pour l’embarquement et le débarquement :
La fréquence fait référence à la distance qui sépare habituellement deux arrêts de transport en commun. Elle peut varier en fonction de nombreux facteurs, cependant, à proximité des zones résidentielles et des zones de concentration de services, des arrêts plus fréquents devraient être favorisés afin de réduire les distances à parcourir à la marche pour les piétons et de favoriser l’utilisation du transport en commun. Lorsque la distance entre deux arrêts est grande, un service d’arrêts sur demande devrait être offert aux usagers en situation de vulnérabilité comme les personnes handicapées et les personnes aînées ou à mobilité réduite.
Autre élément à considérer en lien avec la fréquence des arrêts :
Il importe que les arrêts de transport en commun soient facilement repérables pour les usagers du transport en commun. Généralement, un poteau muni d’un panneau d’arrêt mentionnant le nom ou le numéro du trajet et un indicateur d’horaire suffit. Un marquage au sol et l’utilisation de dalles podotactiles peuvent également être envisagés. La présence d’un abribus facilite aussi l’identification des arrêts.
Une bonne pratique consiste à mettre en valeur les arrêts les plus accessibles et à identifier ceux qui, au contraire, présentent des obstacles. Il se peut que l’accessibilité de certains arrêts soit plus difficile à garantir en raison de contraintes comme le manque d’espace disponible sur le trottoir. Les usagers devraient en être informés pour leur permettre de planifier leurs déplacements en conséquence.
Référence spécifique concernant l'identification des arrêts :
Autres éléments à considérer en lien avec l’identification des arrêts :
L’information affichée aux arrêts d’autobus et la signalisation que l’on retrouve aux abords de ceux-ci doivent être accessibles pour que les personnes handicapées puissent utiliser les services de transport en commun. Pour faciliter la lecture de l’information par le plus grand nombre de personnes, la taille des caractères doit être suffisamment large et déterminée en fonction de la distance de lecture souhaitée. Il faut également prévoir un dégagement suffisant à proximité des affiches, de manière à permettre aux personnes utilisant une aide à la mobilité de s’approcher suffisamment pour lire l’information affichée.
Autres éléments à considérer en lien avec l’information et la signalisation aux arrêts :
Références spécifiques concernant l’information et la signalisation aux arrêts :
Des voies réservées peuvent être aménagées pour permettre aux véhicules de transport en commun de libérer la voie de circulation lorsqu’ils s’immobilisent pour l’embarquement ou le débarquement des passagers. Ce type d’aménagement permet d’éviter de perturber la circulation lors d’arrêts fréquents et améliore la sécurité des passagers qui montent ou qui descendent des véhicules de transport en commun.
Référence spécifique concernant les voies réservées aux arrêts d’autobus :
Autre élément à considérer en lien avec les voies réservées aux arrêts d’autobus :
Les travaux de réfection de la voirie et de rénovation ou de ravalement des façades ont souvent un impact sur les trottoirs et sur la circulation des piétons. Des dispositions doivent être prises pour que tous les piétons, quel que soit leur âge ou leur incapacité, le cas échéant, puissent poursuivre leur parcours. Les gestionnaires de réseau, en collaboration avec les entrepreneurs qui réalisent les travaux, doivent veiller à la mise en place de différentes mesures qui assureront la sécurité des piétons circulant près des chantiers et qui leur permettront de s’orienter facilement, malgré la présence de travaux.
Références générales concernant les travaux de réfection ou de rénovation :
Lorsque des travaux menés à proximité d’arrêts de transport en commun compromettent leur accessibilité, il est préférable de les déplacer en amont ou en aval du chantier, par mesure de sécurité. Ceci évitera aux piétons, incluant les personnes qui utilisent une aide à la mobilité, de se déplacer dans les zones de travaux ou dans les zones contiguës de trafic routier.
Autre élément à considérer en lien avec les arrêts de transport en commun à proximité des travaux :
Lorsque des travaux de réfection ou d’entretien obstruent complètement un trottoir, un corridor de contournement temporaire libre d’obstacles devrait être aménagé le long des bâtiments pour éviter aux piétons de circuler dans la rue. Le corridor temporaire peut être prévu sur la chaussée avec une délimitation visuelle et tactile, et éventuellement des rampes accessibles aux personnes handicapées. Dans le même souci de sécurité, en présence de grues au-dessus du trottoir, il est également conseillé de prévoir un parcours alternatif pour contourner le chantier. Ce dernier est généralement installé sur le trottoir opposé et devrait inclure une traversée sécuritaire avec abaissement de trottoir.
Autres éléments à considérer en lien avec les corridors de contournement temporaires :
Lorsqu’il n’est pas possible de prévoir un parcours alternatif, l’aménagement d’un corridor temporaire, couvert et balisé, peut être envisagé. Lorsque des structures métalliques (échafaudage) sont utilisées à cet effet, la pose d’une bordure au sol permettra aux personnes ayant une incapacité visuelle qui utilisent une canne blanche de détecter les limites du corridor, réduisant ainsi les risques de collisions avec ces structures. Ces bordures doivent toutefois être installées en tenant compte des abaissements de trottoirs et des contraintes de déneigement.
La largeur, la surface des cheminements et des rampes temporaires ainsi que leur dénivellation devraient être conformes à celles des trottoirs. Si la configuration du chantier ne permet pas d’aménager un parcours temporaire d’une largeur suffisante pour permettre le croisement de deux utilisateurs d’aides à la mobilité ou les manœuvres de rotation de ces équipements, des espaces de croisement plus larges devraient être prévus. Lorsque des cyclistes emprunteront également ces corridors, la largeur devrait être étendue en conséquence. De plus, les corridors doivent être en mesure de supporter un poids suffisant, sachant qu’ils peuvent être empruntés par des personnes utilisant une aide à la mobilité motorisée.
Référence spécifique concernant les corridors de contournement temporaires :
Lorsque des travaux de construction ou d’entretien ont lieu sur le réseau routier ou aux abords de celui-ci, il est souvent nécessaire de mettre en place une limite de vitesse temporaire inférieure à la limite régulière afin de tenir compte des obstacles causés par les travaux et d’assurer la sécurité des piétons qui circulent à proximité.
Référence spécifique concernant les limites de vitesse aux abords des chantiers :
Autre élément à considérer en lien avec les limites de vitesse aux abords des chantiers :
Lors de la planification de travaux, les impacts sur la circulation des piétons et les besoins des personnes handicapées doivent être pris en considération et des mesures sécuritaires d’atténuation doivent être prévues. Le concepteur et l’entrepreneur impliqués dans les travaux doivent faire une planification adéquate de la signalisation et aménager des détours sécuritaires et accessibles. Le contrat accordé devrait d’ailleurs le stipuler.
Pour les travaux d’envergure, la planification devrait également prévoir une campagne d’information auprès de la population le plus tôt possible pour qu’elle puisse prévoir et organiser ses déplacements en conséquence. Les citoyens peuvent également être consultés pour l’identification de chemins alternatifs sécuritaires. Les différents partenaires du milieu peuvent aussi être mis à contribution pour informer leurs membres ou leur clientèle. Si les renseignements sont relayés par l’entremise d’un site Web, celui-ci devra être accessible[11].
Autres éléments à considérer en lien avec la planification des travaux :
Afin de garantir la sécurité de tous les piétons, particulièrement ceux en situation de vulnérabilité, les espaces réservés aux camions, aux machineries, aux matériaux de construction et aux échafaudages doivent être délimités par des barrières lors des travaux. Les barrières de protection devraient être de couleur contrastante et prolongées jusqu’au sol pour en faciliter la détection par les personnes utilisant une canne blanche. Il peut s’agir, par exemple, de clôtures colorées en grillage métallique, en filet de plastique ou en contreplaqué. Ces éléments ne doivent pas altérer la visibilité des piétons.
Pour des travaux de réfection mineurs, une bonne pratique consiste à les délimiter à l’aide de barrières de protection de hauteur moyenne et de couleur contrastante. Ces barrières temporaires doivent également être facilement détectables pour les personnes qui utilisent une canne blanche. L’utilisation de chevalets devrait être évitée.
Référence spécifique concernant la sécurité des chantiers :
Autre élément à considérer en lien avec la sécurité des chantiers :
Les gestionnaires de réseau doivent veiller à ce que la signalisation règlementaire prescrite au Tome V des Normes – Ouvrages routiers soit mise en place sur le chantier, et qu’elle soit simple et visible. La signalisation ne doit pas entraver le parcours des piétons et des cyclistes. Elle doit également clairement indiquer les détours aménagés pour ceux-ci.
Références spécifiques concernant la signalisation des travaux :
Autres éléments à considérer en lien avec la signalisation des travaux :
[10] TRANSPORT CANADA (2009), Étude de cas 72, Rues complètes : Améliorer la sécurité des routes au Canada pour tous. Programme de démonstration en transport urbain, Études de cas sur les transports durables, p. 5-6, [En ligne].
[11] QUÉBEC, Pour plus d’information concernant l’accessibilité des sites Web : Standards sur l’accessibilité des sites Web, [En ligne].
Mise à jour : 21 août 2024