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Office des personnes handicapées du Québec

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Vers des parcours sans obstacles.

6. Autres espaces publics exétrieurs

Cette section traite des lieux ou des infrastructures généralement aménagés pour offrir des services ou répondre à des besoins de la population ainsi que des équipements qui s’y retrouvent. Ces autres espaces publics extérieurs font partie intégrante de la chaîne de déplacements. Dans cette perspective, il est essentiel qu’ils soient aménagés selon une approche inclusive afin de favoriser leur utilisation par l’ensemble de la population, incluant les personnes handicapées.

Cette section aborde d’abord l’éclairage et la signalisation. Les infrastructures dédiées aux modes de transport actifs comme les allées piétonnes, les sentiers et les voies cyclables de même que les aires de repos et de loisirs sont ensuite traitées. Enfin, les événements spéciaux organisés dans les espaces publics extérieurs sont également abordés.

 6.1 Éclairage

L’éclairage public permet une circulation dans les espaces publics extérieurs après les heures d’ensoleillement naturel. En permettant aux différents usagers de voir et d’être vus, il contribue à améliorer la sécurité de chacun. Toutefois, certaines précautions doivent être prises afin d’éviter que l’éclairage ne devienne un obstacle pour certaines personnes.

Afin d’assurer une bonne visibilité aux usagers, l’éclairage des voies de circulation et des espaces publics extérieurs doit être réglé de la manière la plus uniforme possible. En effet, certaines personnes ayant une incapacité visuelle peuvent être particulièrement sensibles aux contrastes forts, aux trous de lumière, aux zones d’ombre et aux effets d’éblouissement. Une attention particulière doit également être accordée à l’orientation de l’éclairage pour éviter d’aveugler les usagers.

Dans les zones achalandées, à certains endroits stratégiques ou à proximité d’obstacles, il est préférable de renforcer l’intensité de l’éclairage, tout en veillant à limiter la pollution lumineuse. Ceci permettra notamment aux personnes ayant une incapacité visuelle de détecter plus facilement les obstacles. Les endroits qui font généralement l’objet d’une telle mesure sont les intersections, les passages pour piétons, les points d’entrée, l’emprise des escaliers et les chantiers ou les zones de travaux. Afin de garantir les déplacements sécuritaires des piétons, tous les obstacles susceptibles de compromettre leur parcours ou de constituer un danger devraient être signalés par le biais d’un éclairage approprié.

Enfin, il importe de mentionner que l’éclairage des espaces publics extérieurs facilite également la communication des personnes ayant des incapacités auditives ainsi que des troubles de la parole et du langage qui doivent utiliser différentes méthodes alternatives pour communiquer comme la lecture labiale ou un langage signé.

Références générales concernant l’éclairage :

  • Référence du gouvernement du Québec.MINISTÈRE DES TRANSPORTS, DE LA MOBILITÉ DURABLE ET DE L’ÉLECTRIFICATION DES TRANSPORTS (2013). Normes – Ouvrages routiers, Tome IV : Abords de route, Chapitre 4 : Éclairage routier.
  • Référence du gouvernement du Québec.MINISTÈRE DES TRANSPORTS, DE LA MOBILITÉ DURABLE ET DE L’ÉLECTRIFICATION DES TRANSPORTS (2013). Normes – Ouvrages routiers, Tome III : Ouvrages d'art, Chapitre 6 : Structures de signalisation, d’éclairage et de signaux lumineux.

 6.2 Signalisation

La signalisation dans les espaces publics extérieurs sert à indiquer les lois ou les règlements à respecter de même que les comportements à adopter ou à éviter. Elle peut aussi être utilisée pour signaler des obstacles ou des dangers. Enfin, la signalisation peut également permettre de guider les piétons ou, de manière plus générale, de les informer.

La signalisation utilisée dans les espaces publics extérieurs doit être conforme aux contenus règlementaires définis par le ministère des Transports et de la Mobilité durable (MTMD) dans le Tome V des Normes – Ouvrages routiers. Les différents sigles et pictogrammes utilisés doivent être homologués et respecter la réglementation en vigueur. Une signalisation uniforme facilitera la compréhension et le respect de celle-ci. Le choix de l’emplacement des équipements de signalisation doit également faire l’objet d’une attention particulière. Il est important que celui-ci ne réduise pas la visibilité des piétons et des automobilistes, particulièrement aux passages pour piétons et aux intersections.

Pour être accessible à l’ensemble de la population, incluant les personnes handicapées, il importe de s’assurer que la signalisation est facilement repérable, notamment pour une personne ayant une incapacité visuelle. La taille des caractères doit également tenir compte de la distance de lecture prévue. Les éléments de signalisation ou d’information dont il faut s’approcher doivent être accessibles pour les personnes qui utilisent une aide à la mobilité. La hauteur doit aussi tenir compte des besoins des personnes de petite taille ou en position assise, notamment lorsqu’il s’agit d’un équipement pouvant être activé à l’aide de boutons ou de commandes.

Certaines personnes handicapées, entre autres celles ayant une incapacité visuelle, une déficience intellectuelle ou un trouble du spectre de l’autisme peuvent avoir de la difficulté à décoder l’information affichée. L’utilisation de pictogrammes simples, intuitifs et reconnus est conseillée. Le vocabulaire utilisé doit également être simplifié pour en assurer la compréhension par le plus grand nombre possible de personnes. Il est également conseillé, lorsque faisable, de combiner une signalisation visuelle à une signalisation tactile.

Une pratique novatrice consiste à compléter la signalisation par l’ajout d’un message audio clair et concis pouvant être actionné manuellement. Toutefois, à proximité du réseau routier, l'information audio ne doit pas recouvrir les sons émis par la circulation, car ceux-ci permettent aux personnes ayant une incapacité visuelle de se situer dans l’espace. Ces sons leur transmettent de l’information utile, notamment pour amorcer une traversée.

Finalement, la façon de structurer l’espace ou de disposer le mobilier urbain peut aussi fournir des repères qui permettront aux piétons de se diriger de façon sécuritaire dans les espaces publics extérieurs.

Références générales concernant la signalisation :

  • Référence du gouvernement du Québec.MINISTÈRE DES TRANSPORTS, DE LA MOBILITÉ DURABLE ET DE L’ÉLECTRIFICATION DES TRANSPORTS (2011). Normes – Ouvrages routiers, Tome V : Signalisation routière.

 6.3 Mobilier urbain et végétation

Pour rendre les rues plus conviviales et pour améliorer la qualité de vie en milieu urbain, les trottoirs et les autres lieux publics sont généralement agrémentés et structurés par du mobilier urbain ainsi que par des composantes minérales et végétales fixes ou amovibles. Lorsqu’ils sont bien disposés et qu’ils respectent le corridor rectiligne libre d’obstacles, ces éléments contribuent au confort de la population, à apaiser la circulation automobile ainsi qu’à réduire la pollution et les ilots de chaleur. Le mobilier urbain peut aussi transmettre de l’information pouvant faciliter l’orientation lors de déplacements.

Références générales concernant le mobilier urbain et la végétation :

Banquette

Une banquette est un espace aménagé sur le trottoir, entre le corridor de circulation piétonne et la chaussée, généralement réservé pour l’installation de mobiliers urbains ou de végétation. L’aménagement d’une banquette contribuera à maintenir dégagé le corridor rectiligne, facilitant ainsi la circulation des piétons tout en augmentant leur sécurité. La présence d’une banquette aide également les personnes ayant une incapacité visuelle à s’orienter dans l’espace.

La largeur des banquettes varie selon le type de rues et selon les éléments qui y sont aménagés. Une attention particulière est à porter au déneigement des banquettes en période hivernale, notamment pour assurer une continuité du parcours entre le transport collectif, la zone d’arrêt et le corridor de circulation du trottoir, et pour faciliter l’écoulement de la neige fondue.

Références spécifiques concernant les banquettes :

  • Référence du gouvernement du Québec.MINISTÈRE DES TRANSPORTS, DE LA MOBILITÉ DURABLE ET DE L’ÉLECTRIFICATION DES TRANSPORTS (2013). Normes – Ouvrages routiers, Tome I : Conception routière, Chapitre 5 : Profils en travers.
  • Référence québécoise.VÉLO QUÉBEC (2009), Aménagement en faveur des piétons et des cyclistes : Guide technique, Chapitre 5 : La conception de la voirie et des espaces publics.

Bornes de protection

Des bornes de protection, également appelées bollards ou potelets, peuvent être installées pour délimiter visuellement un espace et pour empêcher les automobilistes d’empiéter sur les espaces réservés aux piétons ou aux cyclistes. Elles peuvent aussi être utilisées en tant qu’aménagement modérateur de vitesse.

Ces bornes doivent être détectables à l’aide d’une canne blanche, et il est préférable de les disposer à intervalles réguliers. Elles peuvent également être accompagnées de dalles podotactiles, surtout lorsqu’elles sont à proximité d’une intersection ou d’un carrefour. L’utilisation de chaînes ou de cordes pour les relier entre elles est à éviter, car elles sont difficilement détectables pour les personnes ayant une incapacité visuelle.

Autre élément à considérer en lien avec les bornes de protection :

Dégagement vertical

Le dégagement vertical est l’espace libre requis pour permettre le parcours sans obstacles des piétons. Sa hauteur, mesurée à partir du sol, peut varier. Il devrait toutefois permettre aux piétons, peu importe leur taille, de circuler sans entrave. Aucun élément de mobilier urbain ou de végétation ne devrait empiéter sur cet espace.

Autres éléments à considérer en lien avec le dégagement vertical :

Design du mobilier urbain

Le design du mobilier urbain peut avoir un impact important sur la sécurité des piétons, particulièrement ceux ayant une incapacité. Les personnes ayant une incapacité visuelle risquent davantage de se heurter avec celui-ci. Il est recommandé de choisir des produits ayant des arêtes arrondies pour réduire le risque de blessure en cas de collision. À l’opposé, des arêtes vives ou biseautées de même que des saillies anguleuses sont à éviter.

Le mobilier urbain doit également pouvoir être utilisé par les personnes handicapées. Les personnes qui utilisent une aide à la mobilité, qu’elle soit motorisée ou non, doivent pouvoir s’en approcher. Une surface adéquate et un dégagement pour les genoux devraient donc être prévus. Lorsqu’ils sont disponibles, les dispositifs à hauteur ajustable devraient être priorisés. Dans d’autres cas, l’aménagement d’un équipement similaire, installé à une hauteur différente, favorisera l’utilisation par des personnes ayant des besoins différents.

Autres éléments à considérer en lien avec le design du mobilier urbain :

Détectabilité du mobilier urbain

Le mobilier urbain doit être d’une forme et d’une couleur qui facilitent sa détection de façon à ce qu’il puisse contraster avec l’environnement qui l’entoure. Un éclairage et une signalisation adéquate doivent également être prévus.

Il est recommandé de prolonger le mobilier urbain jusqu’au sol afin d’éviter autant que possible les porte-à-faux. Le mobilier urbain installé en porte-à-faux est particulièrement difficile à détecter à l’aide d’une canne blanche. Plus l’espace sera grand entre celui-ci et la surface du sol, plus il y aura de risques pour les personnes qui ont une incapacité visuelle.

Autres éléments à considérer en lien avec la détectabilité du mobilier urbain :

Disposition du mobilier urbain

D’une manière générale, le mobilier urbain doit être disposé de façon à permettre en tout temps le dégagement sur le trottoir d’un corridor rectiligne libre d’obstacles, de façon à permettre la circulation des utilisateurs d’une aide à la mobilité. En milieu urbain, l’alignement du mobilier du côté de la chaussée et l’alignement des façades des bâtiments de l’autre côté du trottoir facilitent le repérage et l’orientation des personnes ayant une incapacité visuelle.

Autres éléments à considérer en lien avec la disposition du mobilier urbain :

Grilles

Les grilles installées dans les espaces publics extérieurs ont généralement une fonction de drainage des eaux de ruissellement. Elles peuvent également servir à protéger la base des arbres ou de la végétation. Dans les deux cas, les grilles devraient être solidement ancrées au sol et les fentes devraient être perpendiculaires au sens de la circulation piétonne. Une attention particulière doit également être portée à la largeur des fentes qui devrait être limitée au minimum, afin d’éviter qu’une roue ou une canne puisse s’y coincer. Enfin, de plus en plus de méthodes alternatives sont disponibles pour protéger le tronc des arbres sans compromettre la circulation des piétons.

Autres éléments à considérer en lien avec les grilles :

Références spécifiques concernant les grilles :

  • Référence du gouvernement du Québec.MINISTÈRE DES TRANSPORTS, DE LA MOBILITÉ DURABLE ET DE L’ÉLECTRIFICATION DES TRANSPORTS (2013). Normes – Ouvrages routiers, Tome II : Construction routière, Chapitre 3 : Drainage.
  • Référence du gouvernement canadien.ASSOCIATION CANADIENNE DE NORMALISATION (2019). B651-18 : Conception accessible pour l’environnement bâti, Section 4.3.4 : Grilles.

Terrasses

L’aménagement des terrasses sur les trottoirs ne doit pas compromettre le parcours des piétons, notamment les personnes handicapées qui utilisent une aide à la mobilité. Ainsi, le corridor rectiligne libre d’obstacles pour la circulation des piétons devrait être conservé même en présence d’une terrasse. L’adoption d’une règlementation d’urbanisme à ce sujet est recommandée afin de préciser les critères à respecter.

Références spécifiques concernant les terrasses :

Végétation

Des arbres ou des plantes sont souvent installés dans les espaces publics extérieurs. Ils embellissent ces espaces et contribuent à en améliorer le confort. Ils peuvent également servir à délimiter le corridor de circulation et à séparer la circulation automobile des piétons. Parfois, ils ont des fonctions plus techniques en lien avec la stabilité et le drainage des sols ou le contrôle des facteurs climatiques. Les arbres ou la végétation ne devraient pas empiéter sur le corridor rectiligne libre d’obstacles pour la circulation des piétons.

Référence spécifique concernant la végétation :

  • Référence du gouvernement du Québec.MINISTÈRE DES TRANSPORTS, DE LA MOBILITÉ DURABLE ET DE L’ÉLECTRIFICATION DES TRANSPORTS (2013). Normes – Ouvrages routiers, Tome IV : Abords de route, Chapitre 1 : Architecture de paysage.

 6.4 Sentiers piétons

Les sentiers piétons se distinguent des trottoirs, parce qu’ils sont habituellement situés à l’écart de la circulation automobile. Selon le milieu dans lequel ils sont aménagés, ils doivent respecter des critères d’accessibilité semblables à ceux recommandés pour les trottoirs afin d’être accessibles aux personnes handicapées qui se déplacent avec une aide à la mobilité, qu’elle soit motorisée ou non.

Références générales concernant les sentiers piétons :

À propos des sentiers polyvalents

Les sentiers polyvalents sont des aménagements généralement destinés aux différents usagers de modes de déplacements actifs. Au moment d’aménager un tel sentier, il est important de se questionner sur les types d’utilisateurs qui seront susceptibles de l’utiliser et de prendre en considération leurs besoins. Il peut s’agir de piétons, de personnes handicapées qui utilisent un fauteuil roulant ou une aide à la mobilité motorisée, de cyclistes ou d’utilisateurs de patins à roulettes, de trottinettes, de planches à roulettes, etc. Certaines mesures doivent être prises afin de favoriser la cohabitation harmonieuse entre les différents usagers. À titre d’exemple, un sentier plus large favorisera les croisements sécuritaires et permettra à tous les usagers de circuler avec plus d’aisance. L’aménagement de corridors adjacents distincts permettant de séparer les piétons et les cyclistes est préférable, car cela réduit les risques de collision. Enfin, l’installation d’une signalisation adéquate et la mise en place d’une campagne de sensibilisation devraient également être envisagées.

Escaliers

Les marches et les escaliers constituent des obstacles importants pour les personnes à mobilité réduite alors qu’ils sont tout simplement infranchissables pour les personnes ayant une incapacité motrice qui utilisent un fauteuil roulant ou une aide à la mobilité motorisée. Dans cette perspective, l’aménagement d’un escalier dans un espace public extérieur ne devrait être considéré qu’en dernier recours. Lorsque la présence d’un escalier est inévitable, il est primordial de mettre en place des aménagements tels que des rampes, des mains courantes et des paliers de repos à intervalles réguliers, pour aider les piétons ayant une incapacité motrice. L’aménagement d’un parcours alternatif peut également être considéré. Une signalisation adéquate pour guider les personnes doit également être prévue.

La surface des marches doit être antidérapante, et le nez de marche doit être arrondi et idéalement muni d’une démarcation tactile de couleur contrastante. Le début de chaque volée descendante devrait également être signalé à l’aide d’une bande texturée plus large et de couleur contrastante.

Autres éléments à considérer en lien avec les escaliers :

Références spécifiques concernant les escaliers :

Mains courantes et barres d’appui

La mise en place d’une main courante ou d’une barre d’appui à proximité d’un escalier ou d’une rampe en facilite l’utilisation et accroît la sécurité des piétons, autant lors de l’ascension que lors de la descente. Idéalement, une main courante devrait être installée de chaque côté d’un escalier. L’installation de mains courantes à deux hauteurs peut également être envisagée pour répondre aux besoins de toutes les personnes, peu importe leur taille.

Référence spécifique concernant les mains courantes et barres d’appui :

Autres éléments à considérer en lien avec les mains courantes et barres d’appui :

Paliers de repos

Des paliers de repos devraient être installés à intervalles réguliers en présence de pente à fort dénivelé. Plus la pente sera raide, plus ces paliers devront être rapprochés. La surface des paliers de repos doit être aussi plane que possible, et elle doit avoir une dimension suffisante pour permettre la rotation d’un fauteuil roulant ou d’une aide à la mobilité motorisée.

Autres éléments à considérer en lien avec les paliers de repos :

Points d’accès

Les différents points d’accès d’un sentier piéton devraient être accessibles aux personnes handicapées qui utilisent une aide à la mobilité. Il est conseillé d’éviter d’installer des barrières ou des entraves visant à bloquer l’accès aux véhicules motorisés ou aux autres utilisateurs indésirables. Dans la mesure du possible, il est préférable de privilégier l’installation d’une signalisation adéquate. Si la présence de barrières ou d’entraves s’impose, elles devront être placées de manière à permettre l’accès aux personnes utilisant un fauteuil roulant ou une aide à la mobilité motorisée.

Autres éléments à considérer en lien avec les points d’accès :

Rampes

L’installation d’une rampe qui répond aux normes de conception sans obstacles à proximité d’un escalier permettra aux piétons qui ne peuvent utiliser les marches de poursuivre leur parcours. Lorsque la configuration du site ne le permet pas, un parcours alternatif permettant d’atténuer la pente devrait être prévu. Ce chemin alternatif devrait respecter les mêmes exigences que celles des sentiers piétons. Lorsqu’une rampe est destinée autant à l’usage des piétons que des cyclistes ou d’autres types d’usagers, il est préférable de séparer physiquement les sections piétonne et cyclable pour éviter les conflits. Une plus grande largeur facilitera aussi les croisements.

Autres éléments à considérer en lien avec les rampes :

Références spécifiques concernant les rampes :

Revêtements des sentiers piétons

Pour être accessibles aux personnes ayant une incapacité motrice, les sentiers piétons nécessitent une surface stable, lisse et bien drainée. Des revêtements en gravier, en sable, en terre battue ou en gazon, et la présence d’irrégularités, de fissures et de saillies dans le revêtement doivent être évités.

L’utilisation de planches de bois pour la construction des promenades fournira une surface ferme, stable et antidérapante. Les planches devraient être placées perpendiculairement au sens du parcours, et l’espace entre celles-ci doit être réduit au minimum possible, pour éviter que les roues d’un fauteuil roulant y restent coincées.

Autre élément à considérer en lien avec les revêtements des sentiers piétons :

Signalisation des sentiers piétons

Aux points d’accès des sentiers, des renseignements concernant leur accessibilité, la longueur des trajets de même que la dénivellation ou le degré de difficulté devraient être clairement affichés. Cela évitera à certains piétons de devoir rebrousser chemin parce que le sentier devient impraticable pour eux.

Les utilisateurs devraient également pouvoir compter sur la présence d’une signalisation tout le long des sentiers afin de les aider à se repérer. L’aménagement d’une bordure repérable au pied ou à l’aide d’une canne blanche pour délimiter le sentier favorisera également le parcours des personnes ayant une incapacité visuelle.

Autre élément à considérer en lien avec la signalisation des sentiers piétons :

 6.5 Pistes cyclables

Les pistes cyclables sont des voies aménagées en marge des trottoirs et du réseau routier pour l’usage des cyclistes. Comme les utilisateurs d’aides à la mobilité motorisées, de fauteuils roulants sportifs ou de vélos adaptés sont également invités à les utiliser, leur aménagement doit être conçu selon les principes du parcours sans obstacles. L’aménagement de pistes cyclables séparées des voies dédiées aux piétons et à la circulation automobile vise à améliorer la sécurité de chacun, en limitant les risques de collisions entre les cyclistes et automobilistes ou entre les piétons et les cyclistes.

Références générales concernant les pistes cyclables :

  • Référence du gouvernement du Québec.MINISTÈRE DES TRANSPORTS, DE LA MOBILITÉ DURABLE ET DE L’ÉLECTRIFICATION DES TRANSPORTS (2013), Normes – Ouvrages routiers, Tome I : Conception routière, Chapitre 15 : Voies cyclables.
  • Référence internationale.NATIONAL ASSOCIATION OF CITY TRANSPORTATION OFFICIALS (2011). Urban bikeway design guideCe contenu Web externe, qui s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre, peut comporter des obstacles à l'accessibilité puisqu'il est hébergé dans un autre site Web.. [En ligne].

À propos de la circulation des aides à la mobilité motorisées

Un projet pilote d’une durée de cinq ans chapeauté par le Ministère des transports (MTQ )a pris fin le 1er juin 2020 et a confirmé l’importance d’encadrer l’utilisation des aides à la mobilité motorisées[22]. Dans le cadre de ce projet pilote, les utilisateurs d’aides à la mobilité motorisées pouvaient circuler sur les voies cyclables en respectant le sens du trafic et en s’assurant de ne pas compromettre, par leur comportement, la sécurité des autres usagers. Ce projet pilote a mené à la publication, le 9 août 2020, d’un arrêté ministériel concernant la suspension, à certaines conditions, de plusieurs dispositions du Code de la sécurité routière pour permettre l’utilisation d’une aide à la mobilité motorisée sur les chemins publics et sa cohabitation harmonieuse avec les autres usagers de la route[23]. Ces règles visent un meilleur partage de la route et permettent également une plus grande flexibilité quant au choix de parcours en encadrant à la fois la circulation des aides à la mobilité motorisées sur la chaussée, les voies cyclables et les trottoirs [24].

Croisements avec les sentiers piétons

Lorsqu’une piste cyclable croise un sentier piéton, il est important que cette intersection soit sécurisée par des aménagements et une signalisation obligeant les cyclistes à ralentir ou à effectuer un arrêt. Dans le cas contraire, la traversée de la voie cyclable peut s’avérer périlleuse pour certains piétons. Dans le cas des voies cyclables bidirectionnelles, il est encore plus important d’installer des arrêts obligatoires aux endroits où se croisent les sentiers piétons et les pistes cyclables.

Autre élément à considérer en lien avec les croisements avec les sentiers piétons :

Largeur des pistes cyclables et espace de dégagement

Des pistes cyclables plus larges, en particulier lorsqu’elles sont bidirectionnelles, favoriseront la circulation des différents usagers et limiteront les risques de collision. En présence d’une pente à fort dénivelé, la piste peut être élargie pour permettre le louvoiement pendant la montée ou les manœuvres de dépassement.

Par mesure de sécurité et pour limiter d’éventuelles collisions, il est souhaitable de respecter un espace de dégagement libre de tout obstacle de chaque côté des voies cyclables, notamment entre une voie cyclable et un sentier piétonnier.

Autres éléments à considérer en lien avec la largeur des pistes cyclables et l’espace de dégagement :

Signalisation des pistes cyclables

Aux points d’accès des pistes cyclables, des renseignements concernant leur accessibilité, la longueur des trajets de même que la dénivellation ou le degré de difficulté devraient être clairement affichés. Cela évitera aux usagers de devoir rebrousser chemin sur une longue distance parce que la piste devient soudainement impraticable pour certains d’entre eux. Les utilisateurs devraient également pouvoir compter sur la présence d’une signalisation tout le long de la piste afin de les aider à se repérer.

Référence spécifique concernant la signalisation des pistes cyclables :

  • Référence du gouvernement du Québec.MINISTÈRE DES TRANSPORTS, DE LA MOBILITÉ DURABLE ET DE L’ÉLECTRIFICATION DES TRANSPORTS (2011). Normes – Ouvrages routiers, Tome V : Signalisation routière, Chapitre 7 : Voies cyclables.

Autre élément à considérer en lien avec la signalisation des pistes cyclables :

 6.6 Aires de repos et de loisirs

Les aires de repos et de loisirs sont des endroits aménagés dans des espaces publics extérieurs pour permettre à la population de prendre une pause pour récupérer, se détendre ou réaliser différentes activités de loisirs. Elles peuvent, entre autres, être aménagées dans un parc, en bordure d’un sentier ou en milieu urbain. Les aires de repos et de loisirs doivent être aménagées selon une approche inclusive et être accessibles aux personnes handicapées. Il en est de même pour le mobilier urbain et les services qui s’y retrouvent.

Références générales concernant les aires de repos et de loisirs :

Aires de jeux et de loisirs

Les aires de jeux et de loisirs comprennent généralement des structures et des équipements récréatifs mis à la disposition des citoyens. Une proportion de ces modules devrait être adaptée aux besoins des personnes ayant différents types d’incapacité afin qu’elles aussi puissent en profiter. Ceci assurera une plus grande sécurité pour tous les usagers et favorisera la participation sociale des personnes handicapées.

Autre élément à considérer en lien avec les aires de jeux et de loisirs :

Références spécifiques concernant les aires de jeux et de loisirs :

  • Référence du gouvernement canadien.ASSOCIATION CANADIENNE DE NORMALISATION (2014). Z614-F14 : Aires et équipements de jeu.

Bancs et appuis ischiatiques

Pour que les bancs installés dans les aires de repos et de loisirs soient accessibles à tous les usagers, ils doivent avoir des dimensions suffisantes pour permettre leur utilisation par des personnes de différentes tailles. La présence d’un dossier légèrement incliné et d’accoudoirs amovibles est préférable. Ces derniers sont particulièrement appréciés, car ils facilitent le transfert entre la position debout et la position assise. Les bancs et les appuis ischiatiques devraient être faciles d’accès, situés sur un parcours dégagé et installés parallèlement à la trajectoire de déplacement.

Dans les endroits où des bancs ne peuvent être aménagés, notamment par manque d’espace, des appuis ischiatiques (ou bancs « assis-debout ») peuvent s’avérer une solution intéressante. Comparé aux bancs, ce type d’équipement requiert moins d’effort au moment de s’y asseoir et de se relever. Des appuis ischiatiques à double hauteur permettront à tous les usagers de les utiliser, peu importe leur taille. Il est préférable que les appuis ischiatiques disposent d’un dossier ou, le cas échéant, qu’ils soient installés près d’un mur.

Autres éléments à considérer en lien avec les bancs et les appuis ischiatiques :

Références spécifiques concernant les bancs et les appuis ischiatiques :

À propos du mobilier urbain et des équipements de services

Les aires de repos ou de loisirs comportent souvent du mobilier urbain ou des équipements de services qui sont mis à la disposition des usagers. Il peut s’agir de téléphones, de toilettes, de tables de pique-nique, de fontaines d’eau potable, etc. Dans tous les cas, le choix et la disposition de ces équipements devraient s’inscrire dans le cadre d’une politique d’approvisionnement accessible afin de favoriser une utilisation par tous les citoyens, incluant les personnes handicapées, dans le respect de l’approche inclusive.

Belvédères

Les belvédères sont des endroits aménagés afin de permettre à la population de profiter d’un point de vue ou d’un paysage. Lorsque la configuration du terrain le permet, les chemins qui mènent aux belvédères devraient être accessibles aux personnes ayant une incapacité motrice, incluant celles qui utilisent une aide à la mobilité, motorisée ou non. Un espace de dégagement suffisant pour permettre les manœuvres des fauteuils roulants ou des aides à la mobilité motorisées devrait également être prévu sur le belvédère.

Les belvédères doivent être délimités par un garde-corps d’une hauteur suffisante et détectable à l’aide d’une canne blanche. De plus, l’aménagement, dans le garde-corps, d’une zone de vision située à une hauteur intermédiaire permettra aux personnes de petite taille et aux utilisateurs d’aides à la mobilité de profiter du panorama de manière sécuritaire.

Autre élément à considérer en lien avec les belvédères :

Référence spécifique concernant les belvédères :

  • Référence internationale. CONSEIL GÉNÉRAL DES ALPES DE LA HAUTE-PROVENCE (2010). Guide Handironnement : Permettre l’accessibilité et la découverte des sites naturels aux publics en situation de handicap.

Caractéristiques des aires de repos et de loisirs

Les aires de repos doivent être accessibles à tous les usagers. Elles doivent être reliées aux sentiers par un chemin accessible aux personnes qui utilisent une aide à la mobilité. L’aménagement du terrain est important, il doit être stable et avoir une surface plane. Le revêtement choisi doit être ferme et antidérapant. Il doit également y avoir suffisamment d’espace pour permettre aux utilisateurs d’une aide à la mobilité, motorisée ou non, de manœuvrer librement.

Des aires de repos sont à prévoir à intervalles réguliers dans les parcs, en bordure des sentiers, mais également en milieu urbain. En présence de pentes, une aire de repos installée au sommet de celles-ci permettra aux utilisateurs de s’arrêter avant de reprendre leur chemin. Lorsque la pente est particulièrement longue ou que le dénivelé est important, la présence d’une ou de plusieurs aires de repos dans la montée sera également facilitante pour les utilisateurs, notamment les personnes ayant une incapacité motrice.

Autre élément à considérer en lien avec les caractéristiques des aires de repos et de loisirs :

Espaces bleus

L’expression « espaces bleus » désigne les aires de repos ou de loisirs aménagées en bordure de sites aquatiques tels que les lacs ou les rivières, de même que les piscines publiques extérieures. Il est important que ces sites fassent l’objet d’un aménagement accessible aux différents usagers. Une attention particulière doit également être portée à la sécurité des personnes handicapées dans ces espaces.

Lorsque la baignade est permise, des dispositifs de mise à l’eau devraient être installés à l’intention des personnes handicapées. Sur les quais, l’installation de garde-corps de chaque côté est conseillée pour assurer la sécurité de tous, notamment les personnes ayant une incapacité visuelle. Dans certains cas, la pose d’une bordure détectable à la canne blanche ou de bandes de couleur contrastante pourrait être suffisante.

Autre élément à considérer en lien avec les espaces bleus :

 6.7 Événements spéciaux

Les espaces publics extérieurs sont souvent utilisés pour l’organisation de festivals, de spectacles ou de concerts en plein air, d’activités sportives, de ventes ou de marchés publics et d’autres événements spéciaux. Cela contribue à la vitalité des villes ou des quartiers et à la création d’attraits touristiques. Certains critères doivent toutefois être respectés pour organiser des événements inclusifs auxquels les personnes handicapées ou à mobilité réduite pourront participer au même titre que les autres citoyens.

Références générales concernant les événements spéciaux :

Accès aux sites

Les événements à entrée contrôlée nécessitent des aménagements qui permettront aux participants d’entrer et de sortir du site. Les personnes handicapées devraient pouvoir utiliser les mêmes points d’accès que les autres participants. Afin de faciliter l’entrée pour les personnes utilisant une aide à la mobilité, l’accès au site doit se faire par un parcours libre de tout obstacle, dont la surface est stable, ferme et non glissante. Il est donc conseillé d’éviter les surfaces telles que la terre battue, le gravier, le sable ou encore le gazon. Les points d’entrée doivent avoir une largeur suffisante pour laisser passer les personnes utilisant un fauteuil roulant ou une aide à la mobilité motorisée. Lorsque des tourniquets sont installés pour contrôler l’accès, la pose de portillons est également à prévoir. Par ailleurs, un espace de débarcadère pourra être prévu à proximité des points d’accès pour que les usagers du transport adapté puissent facilement accéder au site.

Les organisateurs, en collaboration avec les autorités municipales, devraient également prévoir des mesures afin de faciliter l’évacuation des personnes handicapées ou à mobilité réduite en cas d’urgence.

Autre élément à considérer en lien avec les accès aux sites :

Aires de stationnement

Lorsque des événements requièrent l’aménagement d’aires de stationnement, celles-ci doivent comprendre un nombre suffisant de places réservées aux personnes handicapées. Ces places doivent être situées à proximité des points d’accès au site, et le chemin à parcourir entre le stationnement et le site devrait être accessible et sans obstacles.

Pour les événements qui ont lieu en milieu urbain, les organisateurs, en collaboration avec les municipalités, devraient s’assurer de la présence de stationnements sur rue réservés aux personnes handicapées à proximité du site.

Autres éléments à considérer en lien avec les aires de stationnement :

Références spécifiques concernant les aires de stationnement :

  • Référence québécoise.MINISTÈRE DES TRANSPORTS, DE LA MOBILITÉ DURABLE ET DE L’ÉLECTRIFICATION DES TRANSPORTS (2013). Normes – Ouvrages routiers, Tome I : Conception routière, Chapitre 14 : Stationnement.

Corridors de circulation

Pour assurer la sécurité de tous lors d’événements spéciaux, des corridors rectilignes libres d’obstacles pour la circulation des piétons sont à prévoir. La largeur de ces corridors devrait être suffisante pour permettre le croisement de deux personnes utilisant un fauteuil roulant ou une aide à la mobilité motorisée. Il est conseillé d’éviter que des fils d’alimentation traversent ces voies. Le cas échéant, ceux-ci devraient être fixés au sol et couverts d’une protection chanfreinée en aluminium. Une vigilance particulière est à maintenir pour les tendeurs de chapiteaux.

Autre élément à considérer en lien avec les corridors de circulation  :

Navettes

Si une navette pour les piétons et les cyclistes est prévue lors de la tenue de l’événement, elle doit être accessible aux personnes handicapées, tout comme les lieux d’embarquement et de débarquement. Si cela n’est pas possible, une mesure alternative d’accommodement devrait être prévue et rendue publique. Une collaboration avec les organismes de transport adapté qui desservent le secteur pourrait être envisagée.

Autre élément à considérer en lien avec les navettes :

Signalisation temporaire et information sur le site de l’événement

Il est important que la signalisation temporaire soit simple, claire, visible et lisible par tous, et qu’elle n’entrave pas le parcours des piétons. Des plans d’orientation ainsi que des kiosques d'information présentant les principaux services disponibles sont également à prévoir à proximité des entrées. Ils doivent être accessibles aux personnes handicapées, notamment à celles qui utilisent une aide à la mobilité. Les renseignements concernant les lieux et les services accessibles aux personnes handicapées devront y être inscrits. Un plan des installations et des voies de déplacement privilégiées, fourni à la municipalité par l’organisateur de l’événement, facilitera la mise en place d’une signalisation adéquate.

Autres éléments à considérer en lien avec la signalisation temporaire et l’information sur le site de l’événement :

Référence spécifique concernant la signalisation temporaire et l’information sur le site de l’événement :

  • Référence du gouvernement du Québec.MINISTÈRE DES TRANSPORTS, DE LA MOBILITÉ DURABLE ET DE L’ÉLECTRIFICATION DES TRANSPORTS (2011). Normes – Ouvrages routiers, Tome V : Signalisation routière.

[22] Pour plus d’information concernant le projet pilote relatif à la circulation des aides à la mobilité motorisées, consultez le site du MTQCe contenu Web externe, qui s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre, peut comporter des obstacles à l'accessibilité puisqu'il est hébergé dans un autre site Web..

 

Mise à jour : 21 août 2024

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